(2g)SÉANCKS DES 21 AVRIL, 19 MAI, 0 ET 23 JUIN 555
répété plusieurs fois que cet objet s'appelait chapeau, il a fixé ce mot dans sa mémoire, et rie s'est plus laissé tromper. Et tout de même, pour ce mot, il était encore un amnésique verbal, car si, quelques minutes après, je lui demandais comment s'appelait cet objet, chapeau, il oubliait de nous dire son nom.
l'ouvons-nous comparer l'aphasique sensoriel à un enfant, qui n'a pas encore appris à connaître les objets qui l'entourent, ni leurs noms ? Non, certainement.' I/aphasique sensoriel, à cause de la perte de substance cérébrale survenue du fait de la lésion, se trouve inférieur à l'enfant, car il a perdu ht force de la perception auditive et visuelle qu'il avait lorsqu'il était enfant, bien que cette perception ne fut pas développée comme chez l'adulte.
Si, aujourd'hui, le malade dont l'état s'est amélioré, est capable de répéter, après nous, le mot Hirondelle, il dit cependant : « ceata » (brouillard) au lieu de « tara » (campagne), « pio-tomo-tomsas » au lieu de « pyopneumothorax », « hidoctoran », au lieu de « hydrothorax », « Kôsimberg » au lieu de « Konigsberg », etc. 11 commet ces fautes, parce que la substance cérébrale qui doit percevoir le bruit harmonieux qui constitue un mot manque et, par conséquent, le bruit n'arrive pas à elle avec tous ses détails. 11 arrive avec l'aphasique sensoriel ce qui se produit avec chacun de nous, relativement, car nous-mêmes, si nous comparons la perception de notre ouïe avec celle d'un musicien, nous nous trouvons en état d'infériorité. En effet, si nous devions écouler aujourd'hui, en compagnie d'un musicien, un morceau inédit, il est certain que nous ne saisirions pas toutes les nuances et toutes les beautés de cette musique comme lui. Le même phénomène se retrouve aussi dans la perception visuelle chez l'aphasique sensoriel. Il ne peut percevoir comme autrefois. Nous avons vu comment il ne peut pas copier ce que nous écrivons ; par exemple, j'écris soleil, et il lit et écrit, en s'étonnant, le mot « siru )>, qui n'a aucun sens.
ACTION DE L'EXTRAIT PANCRÉATIQUE INJECTÉ DANS LE SANG, CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE,
par PAULESCO.
L'extirpation totale du pancréas produit en plus des troubles digestifs trois sortes d'effets, qui constituent les symptômes capitaux du diabète : i" Une augmentation de la proportion de la (flycose dans le sang (hyperglycémie) et son apparition dans l'urine (glycosurie) ; 2° une augmentation de la proportion de