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J'ai voulu plus d'une fois compléter les recherches dont le
principe est présenté ci-dessus, mais elles exigeaient un grand
nombre d'animaux en expérience à la fois et, faute de moyens
matériels pour loger et entretenir ces animaux, j'ai dû chaquc
fois les abandonner. Aujourd'hui que Macleod a fait connaitre
les résultats si intércssants de ses expériences, je ne songerai
certes pas à les reprendre. Et il n'est que juste, pour quiconque
connaît les difficultés et les mécomptes inhérents à cette recher-
che, de le féliciter de l'avoir menée à bien.
Ce n'est pas que soient d'ores et déjà résolues toutes les ques-
tions que pose l'étude du diabète pancréatique. Macleod et ses
collaborateurs travaillent avec un extrait de pancréas. La sécré-
tion interne de cet organe ne peut-elle donc pas être isolée P A cc
point de vue cependant, l'importance des recherches de Hédon
est manifeste ; Hédon est parvenu, entire autres résultats, avec du
sérum obtenu du sang veineux pancréaticque, à réduire la glyco-
surie des Chiens diabétiques (X). D'autre part, quel est le mode
d'action de ce produit de sécrétion interne Ici je rappellerai la
théorie que Lafon (de Toulouse) et moi nous avonS émise (2), à
savoir que la sécrétion interne du pancréas rend au foie le pou-
voir de fixer le sucre sous forme de glycogène. Dans quelques ex-
périences, faites en I9Io, j'ai constaté, à la suite d'une injection
d'extrait pancréatique préparé comme il est dit ci-dessus (3),
injection pratiquée sur un Chien privé de son pancréas, une aug.
mentation du glycogène du foie de 20 gr. pour Ioo gr. de foie:
l'animal était au début de son diabète et son foie contenait encore
du glycogène; l'injection était faite dans une veine du mésen-
tère; la quantité d'extrait injecté ne correspondait qu'ai une très
petite portion du pancréas sclérosé. P. Heger et J. de Meyer ont
obtenu (4) une augmentation du glycogène du foie beaucoup
plus considérable (ju.squ'à 4oo p. Ioo) par circulation, dans un
foie de Chien diabétique, de sang additionné d'extrait pancréa
tique; il est clair que les conditions étaient ici bien meilleures
(1) E. Hédon. Sur la sécrétion interne du pancréas. C. R. de la Soc. de biol.,
8 juillet I9II, t. LXXI, p. 124-I27. J'ai montré toute la signification des expé-
riences de Hédon dans mon Rapport au I7e Congrès intern. de Médecine, à
Londres, en I9I3, et dans mon livre: Les sécrétions internes, Paris, Iî&-, p. 3,.
(a) J. Lafon. Recherches expdrimentales sur le diabète et sur la glycogénie.
Thése de doctorat en médecine, Toulouse, I9go6. - E. Gley. A propos du diabète
pancréatique. C. R. de la Soc. de biol., 29 décembre I9go6, t. LVIII, p. 715-717.
(3) Il n'est pas sans intérêt de noter ici que ces extraits avaient conservé leur
pouvoir amylolytique et lipolytique, mais que leur pouvoir protéolytique était
extrêmement réduit (expériences faites avec Choay).
(4) Cf. Archirio di fisiologia, I9II, t. IX, p. 230 (Compte rendu du 8e Congrès
intern. de physiologie, à Vienne, en I9gIo) et J. de Meyer: Sur les relations
entre la sécrétion interne du pancréas et la fonction glycogénique du foie.
Arch. intern. de physiol., I9go, t. IX, p. I-Ioo.