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nIldre, puisque cetLc. ... lone activante de De Meyer et Van de Put résiste à une teîi:
pérature de 110° C., tandis que l'lnsulin est tuée à 80° C.
Le pancréas paraît donc fournir deux principes actifs à l'organisme pour lui permettre
d'assurer le métabolisme normal du sucre: 1° l'hormone qui contrôle la fonction glycogé-
nique; elle est détruite à 80° C.; elle représente la sécrétion interne du pancréas dont
l'insuffsance est le facteur causal du diabète; sa restitution sous la forme d'injection
d'lnsulin constitue l'indication thérapeutique logique dans le traitement de la maladie;
20 la cohormone, élément activant du ferment glycolytique; elle résiste à 11 0° C.; il n'est
pas établi que son élaboration se fait exclusivement dans le pancréas. I1 semble que tous
les tissus puissent la fournir au fur et à mesure de leurs besoins.
Les travaux de Banting, Best, Macleod et Collip ont fait récemment l'objet de plu-
sieurs revues critiques. Nous ne voulons rappeler ici que l'une d'entre elles:
Roberts, de Cambridge (6), a formulé une critique des plus sévères des premiers tra-
vaux de Banting et Best. I1 leur reproche, entre autre choses, que les doses d'extraits de
glandes pancréatiques normales et celles de la glande dégénérée par ligature des canaux
pancréatiques ne sont pas comparables dans les expériences des auteurs, les premieres
étant beaucoup moins grandes que les secondes. I1 n'est pas douteux que cette remarque
soit juste, mais il nous semble que l'équivalence de ces doses soit très difficile à établir,
et, d'ailleurs, les physiologistes canadiens ont précisément pu faire un usage beaucoup
plus généreux de la glande dégénérée en raison même de sa moindre toxicité. Toujours
est-il que Roberts estime que l'extrait de la glande normale est tout aussi actif que celui de
la glande dégénérée. La différence apparente ne serait due qu'à une différence de doses
employees. I1 reproche également à Banting et ses collègues d'avoir affirmé que le pan-
créas puisse être débarrassé de trypsine par des injections de sécrétine et des stimulations
répétées du nerf vague dans la région subdiaphragmatique. L'auteur se refuse à croire que
cet épuisement soit réalisable et considère que les physiologistes de Toronto auraient dû
faire la preuve directe de l'absence de trypsine dans leur extrait.
Roberts ne peut se rallier à l'opinion que le trypsinogène agisse comme antagoniste
de l'hormone de la sécrétion interne du pancréas, parce que le ferment protéolytique est
inactif aussi longtemps qu'il ne vient pas en contact avec l'entérokinase de l'intestin. Pour
cette même raison, l'auteur considère que l'expérience qui consiste à faire incuber un
mélange d'extrait de glande dégénérée et de suc pancréatique prélevé dans l'intestin, ne
prouve pas du tout l'action antagoniste de la trypsine seule, parce que les ferments intes-
tinaux sont présents dans ce suc.
Certes, on ne peut rejeter ces arguments, qui sont très justes; et peut-être le physio-
logiste de Cambridge n'a-t-il pas tort en affirmant que la présence de la trypsine ne peut
absolument pas gêner l'action de la sécrétion interne du pancréas. Les expériences de
Banting et Best ne sont, en effet, pas tout à fait probantes à cet égard.
Il nous paraît cependant certain que les auteurs canadiens ont bien solidement
démontré la nécessité de séparer l'hormone de la sécrétion interne de la glande, de ses
ferments protéolytiques et de ses protéines, ne serait-ce que pour le motif de leur toxicité.
L'activité remarquable de l'Insulin et son innocuité sont là pour le démontrer.
BIBLIOGRAPHIE
(I) The Journal of Laboratory and Clinical Medecine, (5) The Canadian MedicalAssooiation Journal, mars 1922
Saint-Louis U. S. A. Vol. VII n° 5, février 1922.
(6) The British Medical Journal, 16 décembre 1922.
(2) Idem. Vol. VIII n° 8, mai 1922.
(7) Travaux de MM. Slosse, De Meyer et Vande Put : voir
(3) Transactions of the Royal Society of Canada, 3e série.
l(3) Transacions of Ihe Royal Sociely of Canada. 3v s&ie. Travaux des laboratoires de physiologie de l'lnstitut Solvay, i
Vol. XVI, mai 1922. Bruxelles, et les Archi,es Internationales de Physiologie (1909
(4) American Journal ofPhysiology, 1922, novembre. à 1912).