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diabétiques a la fois comme traitement de longue haleinte l'insuline ne modifie pas la glycolyse qu'exerçent in
et traitement d'urgence. Comme médication d'urgence oitro des fragments de tissu musoulaire.
l'insuline, fait également notd par L. Blum, permet au
cours des crises ou des poussés aiguês de diabète de li- .*,
miter la rapidit6 et l'intensité de l'élévation du taux de
la glycémie. Comme médication de longue ilaleine, la Les travaux de Banting et Best ounl eu dans les pays
cure d'insuline chez un grand diabétique doit être asso- Anglo-Saxons un retetisement considérable ils ne
ciée d un régime nmixte abondant ; elle détermine en effet pouvaient manquer desusciter des critiques parfoismême
une meilleure utilisation des hydrates de carbone et favo- assez vives (Fr. Roberts)(1). Toutefois, on ne peut con-
rise par suite celle des graisses et des protéiques. Cette lesler à ces expérimentateurs le mérite d'avoir obtenu B
thérapeutique entiaîne non seulement i'amélioration cli. l'aide de patientes et méthodiques recherches un extrait
nique déjà signalée par Banting mais fait intéressanl, pancréatique surpassant de beaucoup par son activité les
on constaterait jusqu'h un certain point une sommation produits jusqu'alors utilisés. Cet extrait, ils l'ont minu-
d'uin jour à l'autre dans les effets heureux du traitement, tieusement étudié sur l'animal, ils en ont montré les dan-
gers avant de l'appliquer au traitement du diabète hu-
main. Les essais thérapeutiques qu'ils ont poursuivis
** *ainsi que oeux d'autres cliniciens (H. Chabanier, L. Blum
L'hypothèse de l'origiue purement Lan gerhansienne de .(2),M. Labbé, (3) ont té assez heureux pour autoriser des
l'insuline trouve un nouvel appui dans les travaux ré- applicationsnouvelles.
cents deSlater JaksQn (1) et de J.J. R. Maleod D'après Delezenne (4), cependant, le test de Banting
·cenis de:Slater Jackson (1) et dCe J. J. R. MacIeod (2). e et9 areCat psd..dsrd ao u~aD
&e daaier auteur, au cours des recherches '>wil pour,| et Best te parmettrait ,pas de doser de façon suftisam-
Ee degl" aueur,·u coue desrecheches Z~uIj '' r mnntt'*i ' me pour iustifier l'utilisation de ce ,
suivit sur le pancrdas dos poissons a squelette osseux et m t prce l'insuline pou r ju stifi er l'utilisation de e
cmrtilagineux, n'a pu extraire l'insuline que des îlots de produit en clinique humaine. Les lapins présenteraient
Langerhans des Elasmobranches, que des ilots de Rennie de grandes variations individuelles dans leur façon de
des Teléostéens. Slater Jackson, de son côté, après avoir réagir aux injections. I1 n'existerait pas de parallélisme
montré lesanalogie de strcture qe prsentent par entre l'intensité de l'hypoglycémie et l'apparition des
rapport aux îlots de Langerhans des vertébrés les ibis -convulsions et il serait meme possible d'extraire du tissu i
rapport aux t}ots de Langerhans des ve,rtgbrgs lee ilots
des Elasmobranches (cellules a et ç) insiste sur les rap- pancréatique un produit très hyperglycémiant pour le
ports étroitsqueces îlots, indépendants du tisseuxacineux, lapin. Ces faits n'ont pas été observés au cours des mé
présentent avec les canaux pancréatiques. 'thodiques expériences que Banting, Best et leurs colla-
Se basant sur le fait que certaines cellules de la cou- borateurs poursuivent depuis plus de deux ansàl'Univer-
che la plus externe de ces canaux donnent les réactions sité de Toronto. Les protocoles d'expdriençes de H. Cha-
oytologiques des cellules a, il conclut à l'origine cana- banier, ainsi que nous avons pu nous en rendre compte,
lîculaire des îlots de Langerbans à l'encontre de la théorie indiquent de façou p,écise qu'à la suite d'injection d'in-
acineuse, basée sur des formes de transition acino-insu- suline, le taux de la glycémie dela série de lapins eha-
laires qu'il n'a pas retrouvées. De par leur origine. leurs que fois utilisée varie toujours dans le même sens, que
caractries anatomiques, leur différenciation fonctionnelle les variations sont du mêue ordre de grandeur et que
les cellules Lange'hausiennes seraient totalement diffé- l'hypoglycémie doit bien être teuue responsable des ac-
rentes des celluTes acincuses. cidents que l'on peut observer,
Mais ce prduit, dont on sest eorcé de préciser l'o La discordance entre ces constations expérimentales
gine, ce produit capable d'activer la consommation du esttropmanifestepournepasexigerlecontrôle de nou-
glucose en même temps qu'i contrôle la fonction glyco- velles recherches. Il n'en reste pas moins vrai qu'on ne
g_lnique dufoie(Aron),(3)etlatransformation dglyco- sauraitsemontrertropprudent dans l'utilisation d'une
gène englu;ose, quleFl peut êatrae sonmordi d'ato méedtho pth dont les initiateurs ont dès le début montré
gi~ne en giucosee, qeiel peat Atre son mode d'action ?
S'inspirant d'expriences antérieures, de oelles de A les dangers.
H. GLarke ea particulier, J. Hepburn et J. La,tchford <4j .Desrésultats de toute premiire importance n'en demeu-
ont reeirché dans quelle mesure l'addition d'insuline rent pas mnins acquia Ils conceraont l'élaboration d'une
pouvait mudifier la teaeur on glucose d'une solution de technique permettant d préparer ua produit actif i fil-
LQ. r& i'de de laq{elteI ils pmrfusaient an co de1 bleu do a h se, l'étid4e expérimetalea de cet extit ei t P pre-
pia isa4. Ie ont eonA-stqge a oe.a.oommation i de gisa ièaiires applications clinique-s. Les rigles qui doi,t pt
e aiti ~alia d'insul-,ie au tiqdide de Loeke (<,I à sider à la care d'insuline sont trae dins leursui'aadaes
00,I25 o. â'inmullae toutes ir 15') passait de 0,87 h 3,06 lignes. Les mailsres doivent btre soumis a un .iégime ali-
emiepr. par grammae de oeaur de perfusé et par heure. La Imentaire rlite, abondat, riche en bydrates de carboc
teneur en ceglycogène du cuir parfu n'8ait pas diffé- (Chabaaier). Puisque l'insuline améliore le rendemeat
grlnyd c c ognlle e'iP noin. D'audu e part, 1'insuline n'in- !de l'appareil glycolytique, il n'y a pas intérêt à réduire
fsit,açant pas le pouvoir glycolytique du sang in vitro
fluegall pwle (>arir 1yooytiue d stng i igo tla ratioit de sucre, la meiileure utilisatiou du glucose fa -
non plus que le degré de la glycogénolyse post mortem vorsant en mme tmps celle des graisses et e proti-
b ~~~~q ues.
dans le foie, il était logique de rechercher si l'action hy- T ques-
poglycêmique de eet extrait ne relevait pas des moodifioa- Toutes les formes de diabte sont-elle justiciables de
tioao qu'il pouvait exercer sur l'activit6 des tissus. Or ce traitement? L'insuline sans doute influence toutes les
* l hyperglyc6mies experimentales; il seable toutefois pri-
(1) SLATRR JACKSON, M. n. - The Islands of Langerhans in Elasmo-
branch and T'eleostean Fishes. (The- Journ. of melabolic Research., vol. 2, (1) ROBERTS. - The British medical Journ., 16 decembre 1922, p. 1193.
August 1922, no 2.) I(3) BLUM et H. SCHWAB. - Traitement dil diabète par l'insuline. -
(2) J. J. R. MACLEOD. - Loc. cit. Sac. de mêd. du Bas-Rhin, 27 janvier 1923
(4) HEPBURN, .1., and LATCHFORD, J. K., Amer. Journal Physiot., 62 - Acad. de méd., 27 mars 1923.
1922, 177-184. Elfects of Insulin (Pancreatic Extract) on the sugar con- (4) DELEZNNE. - A propos de la communication de H. Chabarinler.
sumption of the isolaited surviving rabbit heart. - Acad. de médecine, 27 mars 1923.
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